O MORT OÙ EST TA VICTOIRE! COMMÉMORATION DE LA MORT DE L'ABBÉ RUFIN KILUMBU MPE

Publié le 24 novembre 2011 par Fraski

Abbé Kilumbu Rufin Il est bon que nous nous rappelions de nos confrères qui sont morts. Car ils ne sont pas morts pour être oubliés, mais pour écouter la voix de Dieu qui nous appelle à la vie éternelle. En effet, ils nous interpellent davantage à travers leur mort. Mercredi 16 novenbre 2011 à 16h00, dans la chapelle des Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus à Rome, nous avons célébré l’eucharistie de suffrage pour feu abbé Rufin Kilumbu Mpe en présence de nos frères, amis et connaissances. Durant cette eucharistie, nous avons pensé aussi à tous nos confrères qui nous ont précédés dans la maison du Père, et particulièrment à l’abbé Landa.

Voici en bref la vie de notre cher aîné Rufin Kilumbu, telle que présentée par l’abbé Ferdinand Mabanza Tolotolo.

Chères sœurs et chers frères,

Comme moi, vous avez appris la mort inopinée de notre frère aîné en âge chronologique et dans le sacerdoce, l'abbé Rufin KILUMBU MPE. Il est mort le jeudi 20 octobre 2011 à 11 heures aux cliniques universitaires de Kinshasa. Que Dieu qui l'a appelé à son service ait son âme et lui accorde cette joie éternelle à laquelle tous, nous aspirons. Mort à 63 ans, avec 35 ans de vie sacerdotale et inhumé à Kinzambi. Ordonné prêtre à Sia en 1976. Ministère pastorale: Ministre et économe à Soa, ministre au PS Kinzambi, Préfet à l’Institut St. Robert Bellarmin et Curé à Pindi et préfet de l’Institut Lunkobo, Curé à Kingungi, Curé à la Cathédrale de Kikwit, Econome diocésain, Curé à Sia. Etudes de théologie spirituelle à Nancy (France). Année sabbatique en Italie en décembre 2010, problème de santé en mars 2011, retour au pays en juin 2011. Maladie: dépression (soins à Lusanga) et insuffisance rénale (soins à Kin).

IMG 0357[1] Si chacun de nous peut raconter ce qu'il a vécu pour être ce qu'il est maintenant, nous nous rendrons vite compte que chacun a eu son petit calvaire et sa croix à porter. L'important est de tout remettre entre les mains de celui qui nous a appelés à son service et au service de nos sœurs et frères, malgré nos fragilités et nos faiblesses humaines. Rufin est mort! Peu importe le souvenir que ce nom évoque en nous. Mais comme ressortissants de Sia, nous lui reconnaissons ce courage et cette audace d'être devenu le premier prêtre de Sia, sans passer par le petit séminaire de Kinzambi. Avec son ordination, Sia avait cessé d'être cette femme stérile qui n'avait jamais accouché. En effet, à la fin de ses études aux humanités pédagogiques saint Jean Baptiste de Salle chez les frères Joséphistes à Bandundu, il a exprimé à ceux-ci son désir de devenir prêtre. Les frères l'ont recommandé auprès de Monseigneur Alexandre NZUNDU, évêque de Kikwit à l'époque. Ce dernier l'a accepté, mais il devait d'abord passer une année de stage avec l'abbé BITON à l'institut de Masimanimba. Le curé de Sia de l'époque, le R.P. André Delhaze Sj, était le premier à s’en méfier parce qu'il ne savait pas de quoi il était fait. Tout comme le reste du clergé de Kikwit. Il convient aussi de souligner qu'André DELHAZE quittera définitivement le Zaïre à un mois de l'ordination sacerdotale de Rufin KILUMBU. C'est un autre jésuite, le père CLAIR, qui viendra préparer l'ordination de Rufin à Sia. Revenons au parcours même de Rufin: la cohabitation avec l'abbé BITON était bonne. Rufin a été admis en philosophie au Grand séminaire de Philosophie de Mayidi. La deuxième frustration de Rufin, après celle de son Curé André DELHAZE et du reste du clergé de Kikwit, intervient à son entrée au philosophat de Mayidi. Il arrive à Mayidi et les anciens de Kikwit ne l’ont jamais reçu comme leur frère; ils ont vécu dans une indifférence totale vis-à-vis de lui. C'est ainsi que Rufin se liera d'amitié solide avec le groupe d'Idiofa, dont les abbés ETANGA et TSHIDIMA. Une fois ordonné prêtre, il n'aura pour "soutien" et "confident” que l'abbé Honoré EBWA (qui l’a d’ailleurs accompagné dans sa maladie au diocèse et avant son dernier voyage sur Kin où il est allé mourir).